Essai Ford Bronco
Le Bronco est un modèle historique chez Ford, un véhicule utilitaire sportif produit de 1964 à 1996. En 2021, il renait avec un 4X4 moderne et performant, l'Europe reçoit les modèles Outer Banks et Badlands, la finition pour notre essai du Ford Bronco.
Le Bronco fut produit de 1964 à 1996 à travers cinq générations de modèles. C'est en 2021 que renait cette appellation désignant désormais un 4X4 moderne et performant disponible en quatre variantes à l'international (Base, Big End, Black Diamond et Wildtrack) mais l'Europe recevra les modèles Outer Banks et Badlands. On part pour un essai du Ford Bronco Badlands qui présente les meilleures capacité offroad.
Un dessin iconique et réelles capacités tout-terrain
Musclé, solide, compact, le Ford Bronco est un pur produit des grands espaces. Les années lui amènent une élégance épurée sans aucunement rogner sur ses prétentions d'aventurier. Les volumes simples de sa carrosserie cinq portes (le châssis court à trois portes n'est pas importé en France) lui assurent une aisance sans faille dans les environnements compliqués ainsi qu'une certaine intemporalité qu'exige son statut d'icône. Ainsi ses classiques feux ronds à leds sont barrées d'une barre de feux diurnes lui offrant une signature lumineuse moderne et dynamique. Sur le Badlands aux prétentions plus affirmées, les boucliers avant et arrière sont en acier. Bref, rien qu'en style le 4x4 Ford n'est pas dans l'esbroufe mais dans l'efficacité. Notez que toit rigide et portes peuvent être retirés pour un pur look de buggy et une accessibilité hors norme. Les différentes connectiques trouvent alors refuge dans des réceptacles dédiés.
Le nouveau Bronco s'attache à trois points essentiels en tout terrain : le franchissement, la motorisation et les suspensions. Avec 261 mm de garde au sol, le Badlands ajoute 25 unités aux capacités de l'Outer Banks. De même, ses angles d'attaque, de fuite et ventral sont sensiblement meilleurs. Mais c'est principalement transmission et différentiels qui vont creuser l'écart entre les deux étalons. La version standard déjà bien équipée propose un système quatre roues motrice permanente à engagement partiel avec un couple avant/arrière toujours identique. Ses différentiels sont libres. Sensiblement plus évolué, le Badlands se dote d'un dispositif 4X4 à engagement automatique. Une boite de transfert électromécanique répartie la force moteur suivant les besoins détectés. Et les différentiels peuvent être bloqués pour assurer une traction optimale en toute circonstance.
C'est également en termes de suspensions que le Badlands s'échappe, avec son amortissement piloté HOSS 2.0 offrant 40 et 56 mm de débattement supplémentaires avant et arrière. Il dispose enfin d'une barre stabilisatrice avant déconnectable pour aider à maintenir les roues au sol en passage technique trialisant. Passé 32 km/h, le système se reconnecte. On l'aura compris, cette déclinaison est dédiée aux terrains les plus ardus.
Moteur V6 sous le capot du Bronco
Les deux Bronco, Outer Banks et Badlands de notre essai, disposent d'une motorisation unique V6 EcoBoost de 2,7 litres, développant 335 chevaux et 563 Nm secondé par une boite à 10 rapports. Ce n'est pas le même moteur que pour le Ford Ranger V6 Wildtrack qui dispose pour sa part d'un V6 3 litres de 240 chevaux et 600 Nm. L'ensemble du véhicule est contrôlé par électronique étendue, notamment notre Badlands. Il dispose de nombreux profils de conduite (Normal, Eco, Terrain Glissant, Boue, Sand, Franchissement et Baja) adaptant le véhicule aux conditions rencontrées via le système GOAT (Goes Over Any Type of Terrain). De son côté, l'Outerbanks ne dispose pas des deux derniers mais propose un réglage Sport.
Un intérieur richement doté mais robuste et aventurier
L'intérieur donne le également le ton, composant une ambiance entre SUV moderne, sportif et 4X4 soigné. Certes un peu anguleux, le, style intérieur répond avec subtilité et élégance aux volumes extérieurs. Ils confèrent aux passager un sentiment de robustesse et modernité sans sophistication inutile. De solides poignées de maintien et une planche de bord épurée donnent une ambiance résolument aventureuse où les performances sont déjà sensibles. Si les matières de surface peuvent paraître un peu rudes, elles sont conçues pour résister aux usages les plus engagées. A ce sujet, vous pourrez laver l'intérieur au jet... En effet, plusieurs orifices de vidange peuvent être ouverts pour assurer l'évacuation. Egalement, une planche arrière escamotable forme un banc pour allonger le hayon, supporter vos outils ou faire office d'assise pour profiter du feu de camp en appréciant sa boisson favorite après une journée de travail.
Mais ce profil très outdoor
s'accompagne d'un équipement de berline. Ainsi, les sièges en cuir à commande électrique sont chauffants et des ports USB permettent la recharge facile de vos équipement multimédias. Le 4X4 Ford dispose d'une clef mains-libres, de caméra d'aide aux manoeuvre à 360° et d'un ensemble audio Bang & Olufsen. Des radars embarqués gèrent le régulateur de vitesse adaptatif et l'alerte de franchissement de ligne active. Fier de son histoire, l'étalon sauvage signe de sa silhouette, ou son nom, de nombreux éléments intérieurs. Et le large écran TFT centrale et connecté de 12 pouces gratifie l'équipage d'une animation à son image. Ce dernier permet un ajustement facile de certaines fonctions du véhicule par un effet tactile sans défaut. Sous la console centrale une molette permet de sélectionner les différents modes de conduite. Typiquement américain, il n'y a autour du volant qu'un seul levier. Placé à gauche, il permet au conducteur de n'avoir que les commandes centrales à main droite à gérer.
Route et tout-terrain, essai du Ford Bronco
Le six cylindres emmène avec autorité les 2,4 tonnes du Bronco Badlands. S'il ne s'agit pas de sportivité, la dynamique sur route est tout de même appréciable. D'autant que la tenue de route du 4x4 américain est désormais de bon niveau avec ses suspensions pilotées. Un usage un peu plus engagé sur les relances peut toujours faire déraper le véhicule en courbes serrés. Une ruade sous contrôle rappelant le caractère entier de notre étalon américain. Cette maitrise est bien sûr liée à la suspension HOSS (High-Performance Off -Road Stability Suspension) qui, même sur route, prouve l'efficacité de sa conception. Des triangles indépendants et ressorts hélicoïdaux à long débattement à l'avant réduisent le poids non suspendu de 20 % par rapport aux essieux pleins. Ceci permet un meilleur de contrôle de la direction et une adhérence supérieure des pneumatiques. Sur le réseau secondaire, le confort est excellent et le gabarit costaud du Bronco s'apprivoise très rapidement.
Hors bitume, on retrouve une aisance naturelle pour cet engin venu des espaces sauvages. Le Ford est immédiatement à l'aise et transmet cette aisance à son pilote, tant par ses qualités de châssis que celle de son électronique didactique. Quand le tracé devient technique, on apprécie particulièrement le Trail Turn Assist. Ce dispositif réduit le rayon de braquage jusqu'à 40 % en freinant la roue intérieure au virage. Autre aide bienvenue, le Trail One-Pedal Drive qui permet au conducteur d'accélérer et de ralentir en utilisant uniquement la pédale d'accélérateur. Un vrai plus en secteur trialisant. Notez que l'injection et la boite de vitesse permettent de disposer du meilleur de la force du bloc V6. Un contrôle permanent de la mécanique qui rend les évolutions d'autant plus aisées et plaisantes. L'aide apportée à tout moment par les caméras à angle très large et vue du ciel est aussi un vrai plus pour franchir les passages scabreux. Egalement, les ailes avant dotées de points de repère indiquent le bord de la carrosserie. Elles peuvent également être utilisées comme points d'ancrage, capables de supporter jusqu'à 68 kg pour le transport d'objets plus longs. Un vrai baroudeur d'expérience ! Enfin, ajoutons à ces qualités une sonorité travaillée et ample qui fait du Bronco un véhicule peu commun.
Bilan essai Ford Bronco
Aventurier solide fabriqué à Wayne dans le Michigan aux USA, il sait être élégant tout en étant toujours prêt à relever les défis. Comme on le constate lors de cet essai du Ford Bronco, il conforte son statut d'icône sur le segment de façon indéniable. Son style, son intérieur, ses équipements et ses capacités sur et hors route en font un vrai 4x4 fort désirable avec un style inimitable. Mais ses immenses qualités auront du mal à convaincre le public français pour d'autres raisons. Au tarif conséquent de 76 500 € en version Outerbanks et 80 500 € en Badlands comme celui de notre essai, l'état viendra vous demander un rallonge de 50% de cette somme en raison du malus imposé dès la fin de l'année 2023. Une écologie punitive de quelques dirigeants qui ont moins de mal avec les véhicules au charbon électrique. Une montagne de mauvaise foi dont aucun 4x4 n'oserait aborder la pente fangeuse.