Essai Citroën Jumpy hydrogen

Cette camionnette Citroën e Jumpy hydrogen en essai est bien sûr propulsée par un moteur électrique. Ce qui change c'est la source d'énergie puisqu'on n'utilise pas de batteries mais des réservoirs d'hydrogène pour fabriquer l'énergie à la demande. Essai.

Voilà donc ce e Jumpy, le Citroen Jumpy électrique, doté d'une pile à combustible et de réservoir H2 pour s'alimenter en énergie mais pas seulement puisqu'on a aussi une batterie comme on le voit sur les détails techniques du Peugeot Expert hydrogène qui partage la même technologie. A noter que le 3e larron de la bande, c'est-à-dire l'Opel Vivaro, restera en Allemagne pour l'instant avec ce carburant.

Jumpy hydrogène, comment ça marche ?

Stellantis a une solution qui combine deux sources d'énergie avec le H2, l'hydrogène, et une batterie qui vient du plug-in hybride du groupe. Les deux sources d'énergie se combinent. Les réservoirs d'hydrogène viennent prendre la place des batteries littéralement puisqu'on déshabille un Jumpy électrique pour en faire un Jumpy Hydrogen. La batterie qui vient se placer sous les sièges permet 50 kilomètres d'autonomie. Ils s'ajoutent au 350 kilomètres avec le seul H2 pour une autonomie totale de 400 km. La pression dans les bonbonnes est de 700 bar pour atteindre une telle distance. On peut les charger à 350 bar mais on ira deux fois moins loin.

La pile à combustible de 45 kWh et la batterie lithium-ion de 10,5 kWh alimentent le même moteur électrique que sur les camionnettes électriques de Stellantis. Ça ne change pas. La batterie est utile pour un appel de puissance à l'accélération comme on va le voir lors de l'essai, ce qui va éviter d'épuiser trop vite le H2, ainsi que pour la récupération lorsqu'on relâche. La répartition des masses est différente mais le total identique. On enlève 500 kg de batterie et ajoute 300 kg de réservoir complété par 200 kg pour les autres équipements.

L'hydrogène coûte à ce jour environ 10€ du litre. Il faut 4,4 litres de H2 pour remplir les bonbonnes de notre Jumpy H2, soit un plein à 44 euros pour 350 kilomètres. Le plein se fait en quelques minutes comme un plein de gasoil mais le plus difficile est de trouver une pompe hydrogène puisqu'il n'y en a qu'une cinquantaine en France. Cette camionnette est bridée à 110 km/h contre 130 km/h pour sa soeur électrique ce qui limite son usage sur autoroute par exemple.

Prix, gamme et charge utile

Commençons par la charge utile de notre Citroen Jumpy Hydrogen. Elle est de 1 tonne quelle que soit la dimension de votre camionnette. Le Jumpy H2 est proposé en deux longueurs seulement, L2 et L3. Un point intéressant pour certains d'entre vous, c'est qu'il peut être attelé et tracter une remorque de 2 tonnes. Détail important : la garde au sol est conservée avec le remplacement des batteries par les bonbonnes d'hydrogène mais la caisse est rehaussée ce qui nous fait un seuil de chargement augmenté de 40 mm.

Il n'y a qu'un seul niveau de finition avec cette motorisation H2. A l'extérieur, rien ne le différencie d'un EV à part le logo. Avec sa pile à combustible, on profite tout de même d'un Jumpy bien équipé avec le régulateur limiteur de vitesse, les phares automatiques, la navigation, les commandes au volant, surveillance d'angles morts, frein de parking électrique, etc. Par contre, le prix catalogue est de 116000€, soit le prix de 2 Jumpy électrique ou 3 diesel à finition équivalente. En plus de la technologie, on paie le montage à la main des modèles dans l'usine de Russelheim (Opel) à partir d'un modèle électrique fini. Le montage ne se fait pas sur la chaine.

Essai Jumpy hydrogène, en route

A la conduite, c'est la même chose qu'au volant du e Jumpy en dehors des sons de fonctionnement. Le moteur électrique ne fait évidemment pas de bruit, mais on a systématiquement un sifflement lors de l'accélération. Celles-ci sont franches notamment avec l'aide de la petite batterie qui vient en complément d'énergie pour un boost, mais on culmine à 110 km/h et non pas à 130 alors que c'est le même moteur que le Jumpy EV et qu'on peut sans crainte viser de plus longues étapes avec la rapidité du plein (à condition de trouver une station). La récupération d'énergie fonctionne bien dès qu'on sillonne les villes et qu'on actionne le mode B qui va nettement ralentir le véhicule lorsqu'on lève le pied. On dispose aussi de 3 modes de conduite pour optimiser son autonomie mais on n'y pense moins tant qu'on n'est pas trop loin d'une station. Inutile de rouler en mode Eco. Le mode standard offre une conduite fluide qui se combine très bien avec le mode B en ville qui évite de trop utiliser le frein. A part la recharge du carburant hydrogène, rien ne distingue la conduite de ce Jumpy hydrogène d'une e Jumpy électrique à 100%.

Bilan essai Citroën Jumpy hydrogen

Hydrogène ou batterie, le e Jumpy Hydrogen est avant tout un véhicule électrique et se conduit exactement de la même façon. La marque au chevron utilise aussi une batterie plug-in qu'on peut donc recharger à part pour gagner 50 kilomètres d'autonomie qui viennent s'ajouter aux 350 que permettent les bonbonnes d'hydrogène à 700 bar. La batterie se recharge au levé de pied surtout avec le mode B très pratique en ville avec le ralentissement. Elle sert aussi à donner un coup de boost lors d'une franche accélération pour atteindre les 110 km/h seulement, alors que le e Jumpy 100% électrique culmine à 130 comme on l'a vu lors de son essai. Pourquoi cette limitation pour un véhicule qui peut voir loin avec son plein qui se fait en quelques minutes seulement ? C'est un mystère. Ce qui ne l'est pas c'est qu'il n'y a encore que très peu de points de ravitaillement en H2 en France. Cela devrait s'étoffer si on en croit les annonces officielles. Ce qui rebutera sans doute les plus enthousiastes est le tarif de 116000 euros. Avec une finition unique bien équipée, à ce prix notre utilitaire à hydrogène est presque 3 fois plus cher que son homologue diesel. On se consolera avec un volume de chargement identique, 1 tonne de charge utile, 2 tonnes en remorque et un temps pour faire le plein équivalent à un plein de gasoil. Avec le litre d'hydrogène à 10€, on fait le plein pour 44€ pour une autonomie de 350 km.